- méduse
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• 1754; de Méduse, n. myth. → méduser, étym.♦ Animal marin nageur (cœlentérés) formé de tissus transparents d'apparence gélatineuse, ayant la forme d'une cloche contractile (⇒ ombrelle) sous laquelle se trouvent la bouche et les tentacules. Filaments urticants des méduses.♢ Forme libre et sexuée des hydrozoaires.Méduse(naufrage de la) naufrage d'un navire français (2 juil. 1816), au large de l'Afrique occid.; 149 passagers se réfugièrent sur un radeau. Géricault traita ce sujet (le Radeau de la Méduse, 1819, Louvre).————————Médusedans la myth. gr., une des trois Gorgones, dont Athéna, par jalousie, avait transformé les cheveux en serpents et dont le regard pétrifiait les vivants. Persée lui coupa la tête et l'offrit à Athéna; de son sang naquit le cheval Pégase.————————Médusen. f. Animal marin nageur, translucide et gélatineux, forme libre des cnidaires (par oppos. au polype, qui en est la forme fixée).|| (En appos.) Forme, phase méduse.⇒MÉDUSE, subst. fém.A. — [P. réf. à celle des trois Gorgones dont le regard étincelant était mortel, changeant en pierre tous ceux qui la regardaient]1. Vieilli, littér. Objet ou être d'une laideur saisissante. Je n'en revenais pas de me découvrir par eux: ni merveille ni méduse, un gringalet qui n'intéressait personne (SARTRE, Mots, 1964, p.110).2. Tête de Méduse. [En parlant d'êtres ou de concepts] Phénomène qui frappe de stupeur et d'épouvante. Quand la patrie est en danger, on ne raisonne pas. Cette horrible tête de Méduse qui pétrifie les coeurs les plus braves, c'est la France après tout (RENAN, Drames philos., Abbesse jouarre, 1886, III, 5, p.648). De la même manière nous arrivons à considérer les pouvoirs, ces vieilles têtes de Méduse, comme une poussière d'éléments qui n'ont pas plus de vouloir que le vent et la vague (ALAIN, Propos, 1933, p.1121):• 1. Pour leur faire peur du peuple, ils ont montré sans cesse à ces gens effrayés deux têtes de Méduse qui les ont à la longue changés en pierre: la terreur et le communisme.MICHELET, Peuple, 1846, p.153.Rem. Emploi adj. p. appos. Les plus hardis auraient abaissé la paupière devant cet œil Méduse à vous changer en pierre, qu'il s'efforçait de rendre doux (GAUTIER, Albertus, 1833, p.153).B. — ZOOL., p. anal. (de forme avec la chevelure de Méduse). Animal marin appartenant à l'embranchement des Coelentérés, vivant en pleine eau ou en surface, au tissu transparent d'apparence gélatineuse, en forme d'ombrelle avec, à la face inférieure, une bouche et de longs tentacules dont l'action, chez certaines espèces, peut être très urticante sur l'épiderme humain. Une méduse bleuâtre et transparente, à peine visible, fleur d'azur pâle, vraie fleur de mer, laissait traîner son corps liquide dans notre léger remous (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Soir, 1889, p.1132). Sous mes yeux, une méduse heurtait la vitre de l'aquarium, fronçait mollement sa collerette, s'effilochait dans les ténèbres (SARTRE, Mots, 1964, p.89):• 2. ... d'assez gros animaux inattendus (...) de l'espèce méduse (...) hors de l'eau, ressemblaient à du cristal mou, et (...) rejetés dans l'eau, s'y confondaient avec leur milieu, par l'identité de diaphanéité et de couleur, au point d'y disparaître...HUGO, Travaill. mer, 1866, p.79.— Vieilli, fam. Tête de méduse. Variété d'astérie. Il en est probablement de même des étoiles de mer dites têtes de méduse. La cavité alimentaire des méduses est aussi compliquée que celle des astéries (CUVIER, Anat. comp., t.4, 1805, p.144).REM. Méduséen, -éenne, adj. [Correspond à supra A] Pétrifiant; échevelé. Je le ramènerai à la surface pour le transpercer de mon glaive, à moins qu'il ne soit changé en pierre par mon œil horrifique et méduséen (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.121). Tous les yeux convergèrent vers Mérodack qui se leva, méduséen et d'une voix âpre comme un nabi confondant les faux prophètes (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.193).Prononc. et Orth.:[medy:z]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1754 (AUBERT DE LA CHESNAYE-DESBOIS, Système naturel du règne animal, II, p.266 cité par R. ARVEILLER ds Fr. mod. t.21, p.214). Du nom propre Méduse empr. au lat. Medusa, empr. au gr.
personnage mythologique, une des trois Gorgones, la seule mortelle, dont la tête était hérissée de serpents, et dont le regard pétrifiait quiconque osait la regarder (les tentacules de l'animal ayant été comparées aux serpents de la chevelure). Fréq. abs. littér.:141.
méduse [medyz] n. f.❖♦ Animal marin nageur de l'embranchement des Cnidaires, formé de tissus transparents d'apparence gélatineuse, et affectant la forme d'une cloche (⇒ Ombrelle) sous laquelle se trouvent la bouche et les tentacules (→ Fragile, cit. 14). || Les méduses flottent (cit. 2) dans l'eau de mer; leur contact peut être urticant. || Gelée de méduse (→ Colorer, cit. 4).1 (…) la plus voluptueuse des danses possibles m'apparut sur un écran où l'on montrait de grandes Méduses (…) êtres d'une substance incomparable, translucide et sensible, chairs de verre follement instables, dômes de soie flottante, couronnes hyalines, longues lanières vives toutes courues d'ondes rapides, franges et fronces qu'elles plissent, déplissent (…)Valéry, Degas, danse, dessin, p. 28-29.♦ Zool. || On doit distinguer les méduses autonomes (automéduses) et les méduses d'Hydraires (forme sexuée de ces cnidaires). — Par appos. || Formes méduses et formes polypes des hydrozoaires. ⇒ Hydraires, hydrocoralliaires. || Les Automéduses et les Siphonophores ne comprennent que des formes méduses. — Méduses autonomes (automéduses) : hydroméduses (trachyméduses et narcoméduses) et acalèphes ou scyphoméduses (méduses sans velum ou acraspèdes).2 Certaines (…) méduses représentent la génération sexuée de divers Hydraires; on les nomme souvent polypoméduses, car elles se forment sur des polypes asexués, puis deviennent libres (…) D'autres méduses, plus évoluées, ne dérivent pas de stades fixes asexués (…)O. Tuzet, in Encycl. Universalis, art. Méduse.❖COMP. V. à l'article.
Encyclopédie Universelle. 2012.